Publié le 25 juillet 2017

Compte-rendu sortie à Conches-en Ouche

samedi 6 mai 2017

     C’est par un temps plus que maussade, sous une belle pluie normande à dire vrai, que nous sommes arrivés à Conches-en Ouche, petite cité d’un peu plus de 5000 habitants située dans l’arrondissement d’Evreux. Nous avions rendez-vous à la Maison des Arts et du Tourisme, très joli bâtiment ancien à pans de bois dont la construction remonte à 1732, avec Fabienne Sauvage, chargée du développement touristique de la Ville, qui nous a accompagnés tout au long de la journée.

     Notre découverte de Conches a débuté, tous parapluies ouverts, par un circuit à pied dans le centre ancien.

     Juste en face de la Maison des Arts : le Donjon et les vestiges du château, construit à la fin du XIème siècle au bord d’une forte pente en à pic sur la vallée du Rouloir, par la famille de Tosny, Seigneur de Conches. La place fit l’objet de plusieurs sièges, notamment pendant la guerre de Cent ans pendant laquelle elle fut occupée à différentes reprises par l’armée anglaise.

     Tout à côté, l’église Sainte-Foy, édifiée du XIIIème au XVIème siècle, recèle un remarquable ensemble de vitraux, réalisés entre 1535 et 1550 par un maître-verrier conchois, constituant l’un des plus beaux exemples de l’art verrier du XVIe siècle en Normandie. Malgré le manque de soleil et de lumière, nous avons été séduits par les couleurs extraordinaires de ceux-ci, en particulier les jaunes. La flèche, tombée à la suite d’une tempête au XIXème siècle a été reconstruite mais conserve à l’heure actuelle un « petit air » penché.

EMPLACEMENT

réservé pour les photos à venir

     Traversant le centre par la rue Sainte-Foy, animée de commerces pour beaucoup d’entre eux situés dans des maisons anciennes à colombages, nous sommes descendus en pente douce jusqu’au Rouloir. Nous sommes ainsi arrivés aux vestiges de l’ancienne abbaye bénédictine, édifiée du XIème au XVIIème siècle, notamment un bâtiment auquel sont accolés des arcs-boutants et les piliers de l'aile sud de l'ancien cloître. Mais surtout, accessible par un escalier difficile, une galerie souterraine qui servait de cellier aux moines et dans laquelle des familles entières ont pu s’abriter des recherches de l’occupant pendant la deuxième guerre mondiale. Un instant émouvant.

     Remontant courageusement la rue Sainte-Foy, nous avons ensuite déjeuné au restaurant « Le Donjon », superbement aménagé dans une maison à pans de bois, ancienne demeure et atelier d’un maître-verrier, avec poutres apparentes dans toutes les salles et décoration d’objets anciens. Notre table en U avait été préparée dans une petite pièce chauffée, ce que nous avons particulièrement apprécié étant donné la fraîcheur extérieure. Grâce à l’obligeance des patrons, M. et Mme Chesnais, il avait été possible d’individualiser au préalable les repas parmi un choix de trois entrées, trois plats et trois desserts ; l’apéritif et ses accompagnements étaient offerts par la maison. La cuisine était excellente et les assiettes agréables à l’œil, remplies ni trop ni trop peu. Un moment de repos et de convivialité, au chaud et en compagnie de notre guide, qui fut goûté par tous.

     Nos forces reprises et bénéficiant d’une amélioration des conditions météo, nous nous sommes rendus au Home Saint-Jacques, gite lui aussi aménagé dans une maison à pans de bois, qui fut à la fois poste de police, tribunal et prévôté de la ville. Les groupes y sont admis, sur rendez-vous, à visiter les caves à deux niveaux, complètement atypiques et dont nous sommes ressortis éberlués. Qu’on imagine un escalier à vis, très étroit, aux marches de pierre parfois usées, qu’on ne peut emprunter que de biais. On arrive à une pièce haute de plafond, ancienne salle des gardes et cellier, où des crochets permettaient de suspendre les viandes (étant donné la destination de cette maison des questions sans réponse se posent d’ailleurs - et ont été posées - sur son utilisation à d’autres fins…). Au même niveau, dans un couloir, les anciens cachots creusés dans d’épaisses murailles, dont l’un recèle maintenant les vins de la maison. Un second escalier débouche au niveau inférieur sur une salle romane aux voûtes splendides, crypte de l’ancienne église du XIème siècle, dont part un couloir au bout duquel se trouve ce que l’on peut prendre pour un puits mais qui était bien des oubliettes….,. de nos jours heureusement comblées. Dans un tel lieu, le temps s’arrête et c’est un peu groggy que l’on émerge à l’air libre.

     Une centaine de mètres dans la rue Sainte-Foy nous a permis de reprendre pied dans le XXIème siècle, pour visiter à la Maison des Arts l’exposition des lauréats de la dernière biennale d’arts plastiques : 4 peintres et 4 sculpteurs dont les œuvres sont issues de supports variés. 

     Nous avons ensuite repris les voitures pour nous rendre au Musée du verre, héritier direct de la tradition de maîtres-verriers de la Ville. Une exposition temporaire de vitraux réalisés au XXème siècle par l’atelier parisien Hébert-Stevens, Rinuy et Bony, très bien mis en valeur par les services techniques de la Ville sur des panneaux sombres éclairés par l’arrière, complète les collections permanentes d’objets d’art décoratif et de sculptures en verre montrant de magnifiques pièces qui vont de l’art nouveau aux créations actuelles.

     Une journée passionnante, que les conditions météo n’ont pas servie à sa juste mesure : il était également prévu une courte visite de l’arboretum contenant un conservatoire de 92 espèces de pommiers, mais l’état du sol, détrempé par la pluie, ne l’a pas permis. Grâce au talent de notre accompagnatrice, nous avons appris bien des choses sur Conches, son histoire et ses riches traditions culturelles et artistiques.

     Michèle Poulain

     Responsable des visites

                                                                                                                 08/05/2017

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