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Publié le 3 février 2020

Théodore Botrel

Jean-Théodore-Marie Botrel, né le 14 septembre 1868 à Dinan, mort le 26 juillet 1925 à Pont-Aven en Bretagne où il est inhumé, est un auteur-compositeur-interprète français. Il est l'auteur de La Paimpolaise.

Un breton gallo

Il vécut à Saint-Méen-le-Grand au Parson, chez sa grand-mère Fanchon jusqu'à l'âge de sept ans, puis rejoignit à Paris ses parents partis quelque temps auparavant pour tenter d'y faire fortune. Originaire de Haute-Bretagne (la partie de la Bretagne où l'on parle le gallo, une langue romane), il n'apprit le breton (parlé en Basse-Bretagne) que sur le tard, et la quasi-totalité de son œuvre est en français.

Vie de famille

Théodore Botrel s'est marié deux fois. Sa première épouse, mariage le 19 Avril 1891 à Paris , Hélène Lutgen ( née à Beaufort - Grand Duché de Luxembourg le 18 Janvier 1861), dite Léna, meurt à Pont-Aven le 11 juillet 1916. Avec sa deuxième épouse, Maïlise, il a deux filles dont l'ainée, Léna, épouse l'écrivain Émile Danoën, et la cadette, Janick, est la mère du chanteur Renaud Detressan. Ce dernier a d'ailleurs repris certaines chansons de son grand-père dans l'enregistrement Airs de famille, paru en 2009.

Des débuts difficiles

Vers l'âge de 16 ans, il fait partie d'une troupe de théâtre amateur où il fait jouer sa première pièce Le Poignard. Il commence également à écrire quelques chansons et sort sa première imprimée Le Petit Biniou à dix-huit ans. Elle n'eut aucun succès, un autre Biniou étant déjà sorti quelques années auparavant.

Il s'engage alors pour cinq ans dans l'armée et à son retour travaille à la Compagnie des Chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée (PLM). Il joue en parallèle dans une petite troupe de théâtre, auprès, entre autres, de celui qui allait devenir le chanteur-fantaisiste Dranem et continue d'écrire quelques chansons, qui n'obtiennent que peu de succès.

L'affaire Dreyfus et la Ligue de la patrie française

À l'époque de l'Affaire Dreyfus, comme les peintres Edgar Degas et Auguste Renoir, les écrivains Pierre Louÿs et Frédéric Mistral, etc., Botrel appartint à la Ligue de la patrie française, ligue antidreyfusarde modérée.

Le succès : La Paimpolaise

Mais un soir, dans un café-concert au Chien-Noir, il remplace un chanteur absent et chante quelques-unes de ses œuvres dont La Paimpolaise créée en 1895 au Concert parisien dont la musique sera finalement signée par son ami pianiste Eugène Feautrier (1849-1898) . Ce sera la gloire. Cette chanson reste au répertoire de Félix Mayol jusqu'à sa mort en 1941. On remarquera que dans cette chanson, il chante « J'aime Paimpol et sa falaise », alors qu'à Paimpol même il n'y a pas de falaise.

Théodore Botrel à Pont-Aven

Théodore Botrel s'installa à Pont-Aven à partir de 1905, séjournant de 1907 à 1909 dans la villa Castel-Brizeux qui surplombe la rive gauche de l'Aven avant de construire sa propre maison, dénommé "Ker-Botrel". Il fut à l'origine de la création en 1905 de la première fête folklorique bretonne, le "Pardon des Fleurs d'Ajonc". Il a vécu à Pont-Aven jusqu'à son décès en 1925 et y est enterré.

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Publié le 02 juillet 2018

Annaïck Chauvel (Nimuë) : 

« La Bretagne est une référence mondiale pour la broderie »[entretien]

 

Annaïck Chauvel est la fondatrice de Nimuë, à Paimpont. Elle édite des grilles et kits de broderie au point compté diffusés dans le monde entier.

 

 

 

     La broderie, une activité pour vieilles dames ?

     Tous les âges brodent ! En quinze ans, le marché a beaucoup évolué. Quand j’ai créé Nimuë en 2002, la broderie cartonnait, un salon spécialisé attirait 60.000 visiteurs à Paris. J’ai choisi au départ une thématique de niche, très petite, le Fantastique, qui allait avoir un effet international énorme avec la trilogie du Seigneur des anneaux et la série des Harry Potter. Puis l’économie a changé, d’abord aux États-Unis, ensuite chez nous depuis 2012. Les acheteurs ne flambent plus, ils n’achètent plus pour un oui ou un non. Aujourd’hui restent surtout les passionnés de broderie. Mes clients sont plutôt des actifs citadins, majoritairement des femmes, qui ont une culture de l’image, ils sont souvent cinéphiles.

     Vous avez dirigé autrefois le Centre de l’imaginaire arthurien du château de Comper. Cette expérience vous a-t-elle inspirée ?

      Mon métier est d’aider les gens à libérer l’imaginaire qui est en eux. Le château de Comper offrait plusieurs supports possibles, les expositions, les spectacles, les contes… Là, je n’ai que la broderie, mais à la base c’est pareil : on touche les gens en créant de l’émotion et du sens. Mes broderies sont des tableaux, pas de la décoration. Par ailleurs, oui, la mythologie arthurienne est une source d’inspiration. Il n’y a pas si loin du thème du chevalier errant à la création d’entreprise[1]. Quand je me suis lancée, je n’ai pas cru un seul instant que ça pourrait ne pas marcher ! Et le destin était au rendez-vous : je suis arrivée au bon moment, sur un marché en plein essor où l’on pouvait encore se faire un nom. Dès mes débuts, j’ai aussi obtenu un prix professionnel de l’entreprise la plus dynamique et la plus originale. J’ai connu quinze années assez faciles, finalement – mais beaucoup d’autres ont échoué.

     Comment choisissez-vous les œuvres que vous éditez ?

     C’est fondamental, j’en parlais justement hier avec l’illustratrice Séverine Pineaux : si l’on n’est pas en amour avec ce qu’on fait, le destinataire ne sera pas aussi touché. Le choix des illustrations est essentiel, mais il n’est pas tout. Je me demande toujours quelle expérience on va pouvoir créer en jouant sur une gamme limitée de vingt ou trente couleurs de fil. Le but est de créer un cheminement, de placer des micro-événements dans le cours de la broderie afin d’enrichir le propos, de susciter l’émotion et, à la fin, de sortir du lot. Les brodeuses (ce sont en grande majorité des femmes) vont y passer des heures, il faut que ça soit amusant, que ça procure une expérience incroyable. Ce processus de conception réclame un coup d’œil particulier, et aussi beaucoup de temps.

     Qui sont vos artistes ?

     Ce sont soit des Bretons, soit des gens d’ailleurs venus en Bretagne. Je ne l’ai pas fait exprès, il y a un truc, là : ceux qui ne sont pas d’ici vivent ici ! Nous nous connaissons tous, c’est un petit milieu. Beaucoup travaillent aussi avec l’éditeur Au bord des continents à Morlaix. Il faut que leurs images me parlent, qu’elles aient une identité, une singularité qui les distingue. Et aussi que la broderie leur apporte quelque chose. Un illustrateur me disait l’autre jour : « j’ai ouvert une page Facebook et les premiers à être venus sont les brodeuses, car elles utilisent beaucoup internet ». Les illustrateurs évoluent. Il y a eu un moment où les spécialistes du fantastique ne produisaient plus rien de transposable en broderie. À présent, je commence à travailler avec de nouveaux illustrateurs, plus contemporains au moins dans le traitement. J’édite par exemple une Bigouden d’esprit Arts déco qui aurait pu être peinte par Mucha.

     Vous êtes installée à Paimpont. Le site n’est-il pas trop petit pour vous ?

     La France même est trop petite, je l’ai compris dès 2002 et je n’ai jamais eu peur d’aller à l’international. Aujourd’hui, Nimuë est le nom qui vient à l’esprit dans les pays de broderie quand on veut faire original. Je suis présente chaque année au salon de Cologne, d’importance mondiale dans mon métier. Toute ma documentation est bilingue depuis ma participation à un salon professionnel à Columbus, aux États-Unis, en 2005. Cependant, on ne peut pas aller partout, il faut être choisi, pratiquer un marketing viral, correspondre au marché. La mythologie est vivante dans les pays de l’Est. Lors de ma dernière exposition à Moscou, beaucoup de visiteurs sont venus me voir avec des questions très précises. J’ai pu leur apporter des réponses cohérentes, en partie grâce à mon expérience du Centre de l’imaginaire arthurien. Ils ont vu que je ne surfe pas sur une mode. Et aujourd’hui, mon entreprise n’existerait pas sans internet. Quand des brodeuses de Sibérie se rendent dans l’une des 4.500 merceries russes, elles savent exactement laquelle de mes créations elles désirent car elles l’ont vue en ligne.

 

 

     Comment la Bretagne est-elle perçue par le public des brodeurs ?

     La Bretagne a la cote ! On est partout identifié avec sympathie. Les entreprises de broderie sont nombreuses en Bretagne, les gens sont créatifs. Nous sommes moteurs sur ce marché avec des figures de proue comme Pascal Jaouen, spécialiste du glazik venu de la broderie traditionnelle et excellent communicant, qui a su mettre la broderie sur le devant de la scène. Mais il y a aussi des acteurs très connus dans d’autres techniques. Et puis il y a Brocéliande. Quand je rencontre une mercière aux États-Unis ou ailleurs, Nimuë représente pour elle un univers : la Fée dans la forêt avec le château !

Nimuë, 25 rue du Général de Gaulle, 35380 Paimpont. Site web : https://www.nimue.fr/

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Publié le 3 janvier 2018

’’War hent ar ger’’ ou ‘’Sur la route de la maison’’

 

     C’est Hervé Le Goff qui m’en a fait part, ce livre raconte l’évasion d’un prisonnier breton retenu en Allemagne durant la guerre 14-18. Le récit original a été écrit en breton par l’auteur lui-même et a paru dès 1928 dans la revue ’’Breiz’’ sous forme de feuilleton. En 1929 Breiz en fait même une présentation sous forme de livret. La 3° version proposée ce jour est traduite en français, mais garde l’original en breton. C’est le fruit d’un travail collectif de 3 personnes.

     Yann Lagadec qui a écrit plusieurs livres sur cette guerre dont surtout ‘’Les Bretons et la Grande Guerre.’ ’Le second est Hervé Le Goff. En fin, le 3° larron est L’abbé Job Lec’hvien, le neveu de l’auteur, et qui a mis en bon breton le texte initial. Rappelez-vous : Avec, ‘’an Aotrou Eskop IND’’ L’abbé Marcel Derrien, ils ont traduit la Bible de l’Araméen en Breton. Trois sur 4 sont des anciens de l’IND de Guingamp.

L’auteur et le héros du livre s’appelle Michel LEC’HVIEN.

     Le titre du bouquin est bilingue ’’War hent ar ger’’ ou ‘’Sur la route de la maison’’ C’est aux éditions « A l’ombre des mots » 26 Rue Désiré Le Bonniec à Pabu.

     Il sera en vente à la librairie ‘’ Mots et Images’’ Rue St Yves à Guingamp ou chez Mme Morin (sa petite fille) : Téléphone : 0296212546. au prix de 22€. Hervé vous demande de réserver ‘’le meilleur accueil à ce nouvel ouvrage commémoratif de la Grande Guerre’’.

     L’équipe En Envor republie War hent ar gêr

     Yann Lagadec, maître de conférences à l’Université Rennes 2 et que les lecteurs d’En Envor connaissent bien, s’apprête à publier avec Hervé Le Goff une bienvenue réédition de War hent ar gêr, souvenir en breton de la Grande Guerre de Michel Lech’vien.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Michel LECH’VIEN.

     Ce texte est important. De par sa qualité littéraire et par son statut de témoignage sur un conflit qui, un siècle plus tard, reste par bien des égards incompréhensible tant sa durée et les innombrables victimes engendrées défient l’entendement. L’exégèse se fera scrupuleuse, précise, mettant en perspective le texte original publié en breton à la fin des années 1920, la version réécrite en français dans les années 1960 et enfin une nouvelle traduction, datant elle des années 1990.

       Vous pouvez lire le livre en breton en ouvrant le .pdf -->

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Publié le 4 juillet 2018

Jeanne-Marie Barbey (1876-1960)

Le Faouët. Regard(s) :

     Après avoir consacré la première exposition rétrospective à l’œuvre peint de Jeanne-Marie Barbey (1876-1960) au printemps 2005, le musée du Faouët (Morbihan) accueillera au printemps 2018 une exposition conçue par le musée des beaux-arts de Vannes en partenariat avec le musée de Bretagne de Rennes et le musée du Faouët sur la mise en parallèle des regards peints et photographiques de l’artiste. Acquis par le musée de Bretagne fin 2010, le fonds photographique Barbey a en effet mis en lumière la manière de travailler de cette femme peintre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

     «Son double regard nous guidera sur son territoire de prédilection : le pays de Gourin du début du XXe siècle, abordant scènes intimistes et scènes de travail, en passant par les portraits et les paysages, mais aussi le patrimoine religieux, les pardons, foires et marchés.» expliquent les organisateurs.

     En 2005, la rétrospective consacrée à Jeanne-Marie Barbey, par le musée du Faouët, permettait de découvrir cette artiste, dont les attaches familiales et maternelles sont liées au pays de Gourin.

      Cette exposition, organisée en sept séquences, se veut un double regard mis en perspective : celui de l’artiste peintre et celui du photographe. En effet, le procédé photographique a été utilisé pour préparer les scènes peintes tant en intérieur, qu’en extérieur. Hypothèse confirmée en 2010 par l’acquisition du musée de Bretagne à Rennes, d’un ensemble constitué de 202 négatifs sur plaques de verre, réalisés par Jeanne-Marie Barbey et/ou par son frère Auguste. Ces superbes vues révèlent alors le lien étroit entre l’image picturale et photographique.

      L’exposition regroupe l’essentiel des 74 études et peintures du don Fellows au musée de beaux-arts de Vannes, des prêts extérieurs ainsi qu’une sélection de tirages noir et blanc des négatifs sur verre conservés au musée de Bretagne.

      La vie de Jeanne-Marie Barbey 

     1876 Naissance à Paris. Son père, ébéniste, est né à Carhaix. Sa mère est originaire de Gourin. 1895 et 1896 Diplôme de professeur de dessin. 1901 (vers) Son frère Auguste (1868-1931) s’installe à Gourin.

   1906-1907 Fréquente l’atelier du 18e arrondissement de Louis-Marie Désiré-Lucas et le musée du Louvre. 1907 Diplôme de professeur des écoles de la ville de Paris. 1907-1910 Élève de Louis-Marie Désiré-Lucas et d’Henri Royer. 1917-1920 Fonde et copréside l’Arc-en-Ciel, groupe franco-anglo-américain dont les expositions annuelles se déroulent en galerie.

     1919-1921 Organise chaque année à Paris les expositions des Peintres d’Armor, groupe dont elle assure la présidence. 1926 Est élue membre du comité de la Société des artistes indépendants, présidé par Paul Signac. 1930 Don de La Course au musée de Vannes. 1960 (13 août) Décès à son domicile de Bagnolet.

     1995 Marguerite Fellows (1907-2005), héritière de Jeanne-Marie Barbey, fait don au musée de Vannes de 74 œuvres.

     Portraits

     L’artiste affectionne les portraits et plus particulièrement les portraits d’enfants. Représentés en pied ou en buste, le plus souvent dans le paysage, ces jeunes gens revêtent des costumes locaux à dominante sombre. Dans les portraits peints d’après des clichés photographiques, Jeanne-Marie Barbey orchestre ses modèles. Les études et toiles achevées constituent de véritables séries, avec de nombreuses variantes. Après 1918, la palette s’éclaircit et les touches libres dans le paysage éclatent aux côtés des ombres colorées, comme chez les impressionnistes.

 

     Paysages

   Séjournant à Gourin, principalement durant l’été, Jeanne-Marie Barbey livre de la campagne environnante une description certes pittoresque, mais néanmoins réaliste. Les études et toiles peintes, exclusivement consacrées à la nature, demeurent dynamiques grâce à un rendu spécifique de l’atmosphère. Jeanne-Marie Barbey compose-t-elle en plein air ou à l’atelier d’après les photographies et les croquis pris sur le terrain ? Admiratrice de Paul Cézanne, elle ordonne ses plans et structure l’espace par la couleur. Techniquement, elle joue avec les fonds en réserve, laissant parfois apparaître largement la tonalité brune du support. La thématique du paysage apparaît à part entière dans son œuvre avant la Première Guerre mondiale.

     L’exposition « REGARD(S) Jeanne-Marie Barbey (1876-1960) » a été présentée du 1er avril au 10 juin 2018 – du mardi au samedi de 10h à 12h et de 14h à 18h – le dimanche de 14h à 18h – les jours fériés de 10h à 12h et de 14h à 18h

Crédit photo : DR [cc] Breizh-info.com, 2018, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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