Publié le 8 novembre 2018
Samhain, début de l’année pour les Celtes
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Samhain, porte vers le hors-temps
Samhain marque le début de l’année des Celtes. En Bretagne, c’est Kala Goañv. C’est-à-dire le début du mois de novembre. Il était d’usage en Bretagne jusqu’au début du XXe siècle de laisser une assiette de nourriture et une bûche allumée dans l’âtre pour les décédés de la famille afin qu’ils puissent se sustenter et se chauffer.
Pour les Celtes, comme pour les peuples du néolithique, le jour commence à la tombée de la nuit. Et l’année au début des mois noirs. Miz Du ou mois Noir pour Novembre. Miz Kerzu ou mois Très Noir pour Décembre. Tout comme la vie commence par la conception dans l’ombre du ventre de la mère avant que l’enfant ne voie le jour. Nous sommes à une époque où nous glorifions le passage à la lumière. En faisant abstraction de cette période d’ombre et de travail qui a engendré cette mise en lumière.
Le calendrier de Coligny
En étudiant le calendrier de Coligny, découvert dans l’Ain en 1897 et représentant un calendrier gaulois du IIe siècle de notre ère, des chercheurs ont constaté que le cycle se déroulait sur cinq ans. Combinant ainsi les cycles lunaires et solaires.
D’après David Romeuf, « Contrairement à notre calendrier contemporain christianisé ou à celui des Romains, la plaque de Coligny comporte peu de mentions de fêtes ou de faits religieux. Elle parait assez générique :
La plus évidente semble la mention annuelle du jour 17 (IIa) du mois de SAMONIOS. C’est-à-dire 3 jours après le Dernier Quartier lunaire : TRINOX SAMONI SINDIU que l’on traduit par « c’est aujourd’hui les 3 nuits de SAMONIOS », et que l’on rapproche par étymologie de la fête celtique irlandaise de Samain (christianisé au 1er novembre, c’est à dire dans un calendrier Julien puis Grégorien solaire). Dans le calendrier gaulois, cette période de 3 nuits était donc dépendante de la phase de la Lune, fixe dans le temps lunaire, mais fluctuait autour de fin-octobre début-décembre […] si on calcule la date équivalente dans le calendrier Grégorien solaire que nous utilisons actuellement… »
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La date n’a été placée le premier novembre (31 Octobre au soir) qu’à l’avènement du calendrier romain (quarante jours après le début de l’automne). Mais en fait la fête de Samhain était composée de trois nuits (trinoxtion samonii dans le calendrier de Coligny). Qui correspondait au 17e jour du mois de Samon. Ainsi chaque année, cette fête est fixe dans le calendrier lunaire et mobile sur le calendrier solaire que nous utilisons actuellement.
C’est le nouvel an celtique.
C’est à dire un temps hors du temps où nous communions avec nos décédés. Également un temps où les mondes invisible et visible mordent l’un sur l’autre.
Est-ce une fête celtique ?
Il est probable qu’elle existait déjà dans les civilisations qui ont précédé l’arrivée des Celtes. Les Celtes ont apporté leur culture mais ce qu’on appelle culture celte est mâtinée des pratiques des peuples néolithiques. Eux qui vivaient sur la frange atlantique depuis l’âge de Bronze et qui ont bâti ces alignements, dolmens, menhirs et autres allées couvertes.
Samhain constitue donc une porte. Porte qui permet la réunion entre les vivants et les disparus. D’où ces deux fêtes chrétiennes de la Toussaint et de la fête des Morts qui ne font qu’accompagner une pratique immémoriale que l’Église n’a pas pu éradiquer.
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Centre de l’Imaginaire Arthurien en Brocéliande centre arthurien 562016
Bienvenue en Brocéliande !
Vous rêvez d’aventures et de chevalerie ? De fées et de dragons ?
D’histoires extraordinaires venues tout droit du Moyen-âge ?
Vous avez frappé à la bonne porte !
Le Centre de l’Imaginaire Arthurien vous attend dans la forêt de Brocéliande pour vous conter les hauts faits du roi Arthur et de ses chevaliers.
Contemplez les merveilles de l’Autre Monde et les monstres qui s’y cachent au détour des expositions du château de Comper et de la Petite Maison des Légendes.
Partez sur les sentiers de la légendaire forêt de Brocéliande, où un guide-conteur vous narrera son passé qui oscille entre mythes et Histoire.
Découvrez des spectacles de toutes sortes, des artistes talentueux, des conférenciers érudits, et mille autres surprises que le Centre propose toute l’année en forêt ou ailleurs.
Mais surtout, venez imaginer le monde fantastique de la Bretagne d’Arthur, et des Chevaliers de la Table Ronde.
Le Centre de l’Imaginaire Arthurien propose toute l’année des visites contées sur les sites incontournables de la forêt de Brocéliande, des expositions thématiques (Merlin, Arthur, la Table Ronde…), des spectacles pour vivre les aventures de Brocéliande comme si vous y étiez, des conférences, pour expliquer et analyser la légende, depuis ses origines jusqu’aux réécritures, des ateliers pour inventer son blason, apprendre l’escrime ou créer une histoire ou une chimère, et enfin une librairie unique avec plus de 500 références pour comprendre, s’amuser et s’émerveiller.L’association fait partie de la Destination Brocéliande et du Réseau National du Conte et des Arts de la Parole.
Centre de l’Imaginaire Arthurien
Château de Comper-en-Brocéliande
(Petite Maison des Légendes de novembre à mars)
Horaires d’ouverture :
Mars à juin/Septembre-octobre : 10h-17h30. Fermé les mardis (sauf groupes sur réservation) et mercredis.
Vacances scolaires de printemps et de la Toussaint : 10h-17h30. Tous les jours.
Juillet-août : 10h-19h. Tous les jours
56 430 CONCORET
Tel/Fax : 02 97 22 79 96
contact@centre-arthurien-broceliande.com
Imaginaire en majesté : La Geste des rois Pendragon au château de Comper en Brocéliande -
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Ecosse, 1692 : le massacre de Glencoe
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Le massacre de Glencoe (écossais : Mort Ghlinne Comhann) s’est déroulé dans la vallée de Glen Coe en Écosse, dans la matinée du 13 février 1692. Ce jour là, trente-neuf hommes du clan Donald de Glencoe furent tués par ceux à qui ils avaient accordé l’hospitalité, et quarante femmes et enfants moururent de froid après l’incendie de leurs maisons.
Les assassins, cent vingt hommes de troupe, avaient été envoyés par des conseillers du roi d’Angleterre Guillaume III.
Le protestant Guillaume d’Orange vint en effet au pouvoir en 1688 avec la ferme intention de faire jurer fidélité à tous les chefs de clan en Ecosse. Mais la fidélité de ces derniers au roi Jacques Stuart était profondément enracinée dans beaucoup de clans et l’hostilité aux Campbell (traditionnelle dans toute une partie du pays), l’était encore plus. Et si l’aspect religieux de ces rivalités ne doit pas être surestimé (les Campbell presbytériens contre les Mac Donald catholiques), il ne doit pas non plus être passé sous silence.
Aussi, quand prit fin le bref règne de Jacques VII Stuart en 1688 avec son exil en France, les clans de la région, catholiques pour la plupart, furent-ils réticents à se rallier au nouveau souverain presbytérien, issu de la Maison de Hanovre. Après la convention qui offrit la couronne d’Écosse en mars 1689 à Guillaume d’Orange (époux de Marie fille du Roi Jacques), le vicomte de Dundee rassembla les Highlanders avec la ferme intention de mettre Guillaume dehors et de remettre le roi Jacques sur le trône.
Clan Campbell contre Clan Macdonald
Mais malgré leur victoire à Killicrankie, les Highlanders se trouvèrent désemparés et perdus, leur chef ayant été tué dans cette bataille. Et ils furent définitivement battus à Dunkeld un mois plus tard. Sur le chemin du retour, les Mac Donald de Glencoe et de Glengarry mirent à sac les terres de leur voisin, Robert Campbell de Glenlyon et le ruinèrent définitivement.
Le site « la voix des highlands » explique que craignant toujours une renaissance du mouvement Jacobite, le gouvernement de Guillaume d’Orange se retrouva face à un dilemme cornélien : apaiser les Highlands ou bien… les détruire avant qu’ils n’aient la bonne idée de demander de l’aide aux rois catholiques d’Europe. Alors, Guillaume eut l’idée de proposer le pardon à tous les clans qui prêteraient serment d’allégeance à la couronne d’Angleterre.
Et dans une proclamation officielle, il ordonna aux chefs de clan de lui faire allégeance avant le 1er janvier 1692, faute de quoi toute insoumission serait châtiée « par le feu et l’épée ».
Les inspirateurs de la politique du gouvernement dans toute cette affaire furent essentiellement le « maître de Stair » (le ministre John Dalrymple), qui résidait à ce moment-là à Londres auprès du roi, John Campbell comte de Breadalbane et Archibald Campbell comte d’Argyll. Ils prônèrent la dureté et ils furent entendus par Guillaume.
Le moment de l’année avait été mûrement réfléchi comme l’écrit si bien le maître de Stair : « L’hiver est la seule saison où nous sommes sûrs que les Highlanders ne peuvent s’échapper en emportant les femmes, les enfants et le bétail dans les montagnes… c’est le bon moment pour les tailler en pièces dans la longue nuit noire ». Parmi les clans jacobites ou réputés tels, figurait le petit clan des Mac Ian Mac Donald de l’austère vallée de Glencoe, un sept du grand clan des Mac Donald. Ils avaient la réputation d’être particulièrement pillards et indisciplinés et étaient en guerre permanente avec leurs voisins : les Campbell de Glenlyon.
Jacques II attendit le dernier moment pour autoriser les chefs jacobites à faire allégeance à son gendre. Les chefs se rendirent au rendez-vous et prêtèrent serment. Mais deux chefs manquaient à l’appel : Mac Donald de Glengarry, chef d’un clan important, et le vieux chef des Mac Iain Mac Donald de Glencoe, clan turbulent mais jouant un rôle mineur chez les Mac Donald. Ce dernier, arriva à Fort William le 31 décembre pour s’entendre dire qu’il s’était présenté au mauvais endroit.
Il demanda au commandant du Fort une lettre prouvant sa bonne foi et partit pour Inveraray, siège du substitut du juge royal. Sans doute autant en raison de sa lenteur naturelle que du mauvais temps, il y arriva avec trois jours de retard. Et comble de malchance, l’officier public s’étant absenté, il dut attendre le 6 janvier pour accomplir son devoir. Pour Guillaume, c’était l’occasion rêvée. Il accorda un délai à Glengarry et prit Mac Ian pour bouc émissaire. Il écrivit d’ailleurs dans ce sens au général commandant les troupes anglaises dans les Highlands : « Si Mac Ian de Glencoe et cette tribu peuvent être complètement coupés du reste des clans, ce sera un acte en faveur de la justice publique que de faire disparaître cette secte de bandits. »
Une compagnie du régiment d’infanterie du comte D’Argyll, commandée par le capitaine Robert Campbell de Glenlyon (parent par alliance de Mac Ian), fut donc expédiée à Glencoe sous le prétexte de faire des manœuvres dans la vallée. Fidèle aux lois de l’hospitalité Mac Ian Mac Donald et son clan les accueillirent aimablement et les hébergèrent durant plusieurs jours. Pendant son séjour, le capitaine Campbell passa du temps à boire et à jouer aux cartes avec Mac Ian et ses fils tandis que les soldats fraternisaient avec les membres du clan.
Le 12 février, Robert Campbell reçut de son supérieur, le major Duncanson, les instructions suivantes : « Vous avez ordre de fondre sur les Mac Donald de Glencoe et de passer au fil de l’épée tous ceux qui ont moins de soixante-dix ans. Vous devez veiller particulièrement à ce que le vieux renard et ses fils ne vous échappent sous aucun prétexte ».
« ni les marcheurs, ni les Campbell »
Ce soir-là, Robert Campbell et deux de ses officiers dînèrent comme de coutume chez Mac Ian. Pendant ce temps, quatre cents soldats faisaient mouvement dans la nuit pour bloquer l’accès de la vallée par le nord et par le sud.
Le 13 février 1692, les feux des torches illuminèrent la vallée dans le silence glacé de l’aube naissante. Campbell de Glenlyon et ses hommes exécutèrent les ordres avec méthode et zèle. Des groupes de soldats allèrent en silence de maison en maison, massacrèrent les Mac Donald, hommes, femmes, enfants, encore endormis et brûlèrent leurs demeures. Le chef Mac Ian fut abattu sournoisement par un des officiers avec qui il avait trinqué la veille. La neige se mettant à tomber, quelques habitants de la vallée, profitèrent du chaos et de la pénombre de la nuit pour fuir dans les collines enneigées au-dessus de la rivière Coe. Trente-neuf Mac Donald (surtout des femmes, des enfants et le vieux chef) furent assassinés. Les survivants s’enfuirent dans les montagnes enneigées où les plus faibles périrent de faim et de froid.
Guillaume d’Orange et Stair avaient gagné : la tuerie allait servir d’exemple aux jacobites et permettre au gouvernement de tenir en laisse cette région insoumise. Mais deux des fils de Mac Ian survécurent et révélèrent le forfait. La propagande Jacobite s’en empara aussitôt et toute l’Europe catholique et même l’Angleterre protestante s’indignèrent de la barbarie et de la perfidie du gouvernement du roi Guillaume.
Le principe sacré de l’hospitalité ait été violé et, que les hommes de Glenlyon aient massacré de sang-froid leurs hôtes, révulsait même ceux qui n’avaient aucune sympathie pour Glencoe et les siens. Les journaux anglais enquêtèrent et confirmèrent que des hommes à la solde du roi avaient bien reçu l’ordre de saisir l’occasion de neutraliser les irréductibles Mac Donald. La violence et les massacres entre clans faisaient partie pour ainsi dire de la routine pour les clans mais plus que le massacre, c’est la violation du principe sacré de l’hospitalité, surtout entre Écossais, qui souleva l’indignation de tous. Campbell de Glenlyon commit l’irréparable, l’impardonnable, l’inconcevable selon l’éthique gaélique en violant ce principe sacré dans les Highlands.
Aujourd’hui encore, Glencoe, the Glen of the Weepings, la Vallée des Larmes, semble ne rien avoir oublié : à l’entrée de l’auberge Clachaig, rendez-vous immanquable des randonneurs et des montagnards, une plaque en cuivre annonce qu’on n’accueille ici ni les démarcheurs, ni… les Campbell.
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voici le .PDF de cette tragédie
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Publié le 12 juillet 2017
Saint Efflam et le roi Arthur
Le 6 novembre, nous fêtons Saint Efflam. Saint Efflam, qui a son tombeau à Plestin, est le saint le plus populaire du Trégor, ainsi que sa femme, Sainte Enora, patronne des nourrices bretonnes. On les retrouve à la Vallée des Saints.
Voici à l’orgue et à la bombarde, un cantique dédié à ce saint irlandais venu évangéliser la Bretagne et dont la légende dorée flirte avec son hagiographie. Plus connu sous le nom de « Saint Efflam et le Roi Arthur » (Sant Efflam hag ar Roué Arzhur) ce cantique est extrait du « Barzhaz Breizh », le premier grand recueil de chansons bretonnes, publié en 1839 par Hersart de la Villemarqué. Il est joué ici par le couple Salaün-Broquet.
L’histoire
Le soir même de ses noces, qu’on lui a imposées pour des raisons politiques, avec la princesse Enora, Efflam s’embarque pour la Bretagne. Là, il aide Arthur à triompher d’un dragon qu’il combattait sur la plage depuis trois jours (une allégorie de la pollution?), en faisant jaillir d’un rocher une source où Arthur se désaltère. Il refuse l’invitation d’Arthur de le suivre dans son palais, et se fait ermite.
La plage où elle se déroula la lutte entre Arthur et le dragon est la « Lieue de Grève », près de Plestin, dont il est question dans « Le pauvre clerc ».
Enora est transportée par les anges au seuil de son ermitage. Il lui aménage une cabane à proximité. Après toute une vie de voisinage sans cohabitation, ils furent retrouvés morts le même jour. Font-ils encore chambre à part au paradis?
Les Tri Yann en ont chanté une belle version dans leur dernier album « La belle enchantée« , disque que vous pouvez vous procurer. Ce titre est admirablement interprété par le groupe, rejoint par Kohann et Clarisse Lavanant, et accompagné par les orgues de Fred Bourgeois et la bombarde de Vincent Béliard. Une version française est aussi chantée en final de l’opus.
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Première publication dans le Barzhaz, 1ère édition, en 1839.
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« La légende de Saint Efflam m’a été chantée par un paysan de la paroisse de Plestin en Tréguier, où le saint est particulièrement honoré » (Epilogue des « Contes populaires des Anciens Bretons », page 316, 1842).
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Un texte différent, presque sans ratures, se trouve dans le 1er cahier de Keransquer pages 208 à 210 et 169, sous le titre « Buhez an Ao. Sant Efflam ».
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Collecté uniquement par La Villemarqué. Pourtant, ni Luzel, ni Joseph Loth (comme le remarque Francis Gourvil dans une note, p. 402 de son « La Villemarqué ») ne rangent ce chant historique dans la catégorie des chants inventés.
Eflamm Caouissin - Eflamm Caouissin est impliqué dans la vie du diocèse de Vannes au niveau de la Pastorale du breton. Tout en approfondissant son bagage théologique par plusieurs années d’études, il s’est mis au service de l’Eglise en devenant aumônier. Il est Directeur de Publication du site Ar Gedour. Certains de ses articles d'Ar Gedour sont reproduits ici par 7Seizh.
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la ballade de saint efflam
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Pour écouter les orgues de Fred Bourgeois et la bombarde de Vincent Béliard, utilisez li lien ci-dessous :
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1. Il était un roi d'Hibernie, (=Irlande)
Dont la fille, la plus jolie
Des princesses à marier
Avait pour prénom Honorée. ( ou Enora)
2 Si plus d'un l'avait demandée,
Tous avaient été rejetés,
Sauf Efflam, un seigneur puissant,
Un fils de roi, jeune et charmant.
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3. Il y a bien longtemps qu'il pense
Qu'il devrait faire pénitence
Dans quelque asile en la forêt,
Et quitter sa jeune épousée.
4. La nuit des noces quand tous sont
Plongés dans un sommeil profond,
Laissant sa femme dans son lit,
Il quitte la chambre sans bruit.
5. Le voilà qui sort du palais
Prenant bien soin de n'éveiller
Personne et s'éloigne d'un bond,
Son lévrier pour compagnon.
6. Sur la côte il parvient bientôt,
Se met en quête d'un bateau
Et regarde de tous côtés
En vain, en pleine obscurité.
7. Soudain au ciel la lune luit.
Il avise non loin de lui
Un petit coffre défoncé
Qui vient, par les flots ballotté.
8. Efflam jusques à lui l'attire,
Monte dans ce frêle navire.
Et le jour n'était pas levé
Qu'en Bretagne il vient s'échouer.
9. Il trouve le pays breton
Plein de monstres et de dragons
Qui désolaient tout le canton,
Surtout le pays de Lannion.
10. Plus d'un dragon avait, bien sur,
Eté tué par le Roi Arthur
A qui nul autre ne saurait
Pour la valeur se comparer.
11. Et lorsque Efflam descend à terre,
Il voit le roi qui désespère,
Son cheval gisant sur le dos,
Le sang coulant par les naseaux.
12. Face à lui, le monstre sauvage
Un seul oeil rouge en son visage,
Des écailles vertes et grand
Comme un taurillon de deux ans.
13. Sa queue c'est une vis de fer.
Sa gueule, l'entrée des enfers,
D'une oreille à l'autre est armée
De dents aiguës de sanglier.
14. Sans pouvoir se vaincre l'un l'autre,
Trois jours qu'ils luttent de la sorte.
Le roi pensait s'évanouir
Lorsqu'il a vu Efflam venir.
15. Le roi Arthur, presque mourant,
Dit à Effkamm, en gémissant:
- Donnez-moi, seigneur pèlerin,
Un peu d'eau, si vous voulez bien.
16. - Avec l'aide du Dieu béni
L'eau jaillira de ce roc-ci.
-Et, se servant de sa baguette,
Trois fois frappe la Roche Verte.
17. Voilà qu'une source jaillit
Du roc dans l'instant qui suivit.
Arthur s'y est désaltéré,
Recouvrant et force et santé.
18. Il retourne vers le dragon,
Lui enfonce son espadon
Dans la gueule. et, jetant un cri,
Le monstre en la mer s'engloutit.
19. Le roi, après l'avoir occis,
Se tourne vers le saint et dit:
- Venez à mon palais sur l'heure.
Je veux faire votre bonheur.
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20. - Je dois refuser cette invite.
Je désire me faire ermite,
Et, si vous permettez, passer
Toute ma vie sur ce rocher.
21. Honorée, le matin suivant
Se demandait en s'éveillant,
Trouvant ainsi vide son lit,
Où donc était son cher mari.
22. Comme une abondante rivière,
De ses yeux des larmes amères
Coulaient, pauvre épouse trahie
Par son ami, par son mari.
23. Elle pleura le jour entier
Sans qu'elle put se consoler.
Après dîner elle pleura
Sans retrouver espoir ni joie,
24. Lorsque, tombant en pamoison,
Elle eut en songe une vision:
Son mari se tenait près d'elle
Aussi beau que l'astre du ciel.
25. Il lui disait: - Suivez-moi, femme,
Il le faut, pour sauver votre âme.
Rejoignez-moi dans mon désert
Où le salut vous est ouvert.
26. Dans son sommeil elle lui dit:
- Oui, je vous suivrai, mon ami,
Et je veux être consacrée
A Dieu, pour être aussi sauvée. -
27. Les anciens disent, chose étrange,
Qu'elle fut portée par des anges,
Endormie, par delà les mers,
Jusqu'au seuil de l'époux si cher.
28. Etant transportée de la sorte,
Trois coups elle frappe à la porte.
- Je suis votre amie, votre femme
Que Dieu mena vers vous Efflam.
29. A sa voix, il la reconnaît
Et s'empresse de se lever.
Il place ses mains dans les siennes
Et lui tient des propos amènes.
30. Une cabane il lui construit
A gauche de son propre abri,
Face à la fontaine et derrière
La Roche Verte, en genêts verts.
31. Et ils demeurent là longtemps.
Puis dans le pays se répand
Le bruit des miracles qu'ils font.
Et les visiteurs sont légion.
32. Une nuit, les marins en mer
Virent le firmament ouvert,
Tandis que résonnait des anges
L'auguste concert de louanges.
33. Le lendemain une pauvresse
Qui, n'ayant plus de lait, s'adresse
A Honorée, s'en vient portant
En ses bras son enfant mourant.
34. Sur le seuil, elle a beau gémir,
Personne ne vient lui ouvrir.
Alors, à travers une fente,
Elle voit la dame gisante.
35. Morte et belle comme un soleil.
Et brillant d'un éclat pareil.
Et vers elle, à genoux, se penche
Un bel enfant en robe blanche.
36. Aussitôt cette pauvre femme
Se précipite chez Efflam
Dont la porte est ouverte encor.
Comme sa femme, il était mort.
37. Afin qu'on n'oublie point ces choses
Qu'en nul livre on ne trouve encloses,
En vers, ici, on les a mises
Pour les chanter dans les églises
Publié le 12 juillet 2017
L’énigme de la tombe celte
[Reportage vidéo]
20 juin 2017 – 06h15 Troyes (Breizh-Info.com) – Alexis de Favitski a réalisé un reportage, disponible actuellement à la demande sur la chaîne Arte, à propos de la tombe du « prince de Lavau », une tombe celte découverte en 2014 dans la banlieue de Troyes.
Un fabuleux voyage en quête de l’ancienne et mystérieuse civilisation celtique, qui part de la découverte, en 2014 dans la banlieue de Troyes, de la tombe du « prince de Lavau ». Qui était ce dignitaire pour mériter une sépulture aussi fastueuse ? Comment des pièces venant d’aussi loin ont-elles pu arriver en Champagne ?
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Le « prince de Lavau » a été découvert fin 2014 dans une petite commune champenoise de la banlieue de Troyes, gisant sous un tumulus. Son squelette était paré de riches bijoux et entouré d’objets luxueux, notamment de magnifiques pièces de vaisselle grecques et étrusques. Cette découverte, l’une des plus importantes de l’archéologie européenne ces dernières années, soulève beaucoup de questions : qui était ce dignitaire pour mériter une sépulture aussi fastueuse ? Comment des pièces venant d’aussi loin ont-elles pu arriver en Champagne ? Que signifie la mise en scène de la tombe ? Les analyses indiquent que le prince de Lavau était un Celte du Ve siècle av. J.-C. Or, la civilisation celte de l’âge de fer n’ayant laissé aucune trace écrite, elle garde une grande part de son mystère. Grâce notamment à deux autres tombeaux princiers précédemment mis au jour, l’enquête révèle son organisation géopolitique, au cœur d’un réseau fluvial et routier favorisant le commerce. De fait, les objets retrouvés dans les tombes, qu’il s’agisse de bijoux en ambre de la Baltique ou de coraux de la Méditerranée, révèlent l’étendue des échanges européens pratiqués par les Celtes. « Un monde déjà globalisé », commentent les archéologues.
Drones et dessins
Pour explorer le monde mystérieux de ce fascinant peuple et de son prince défunt, le documentaire d’Alexis de Favitski alterne les interviews d’archéologues, des reconstitutions criantes de réalisme et d’époustouflantes prises de vue des paysages, captées grâce aux nouvelles caméras embarquées sur drones. L’utilisation judicieuse du dessin complète cette pédagogie très visuelle. Un palpitant voyage dans le temps de l’Europe celte.
Crédit photo : DR[cc] Breizh-info.com, 2017, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
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Publié le 4 juillet 2018
À LA RECHERCHE DE LA CORDELIÈRE, NAVIRE AMIRAL MYTHIQUE
PERDU AU LARGE DE BREST
Erwan Kermorvant 7 mars 2018
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Combat de la Cordelière devant Saint-Mathieu, par Pierre-Julien Gilbert Musée des beaux-arts de Brest Métropole
Construit en 1498 sur ordre de la duchesse Anne de Bretagne, la Marie Cordelière était à l’époque l’un des navires de guerre les plus puissants de la flotte bretonne. Le 10 août 1512, au terme d’un combat épique contre les forces anglaises, entre le goulet de Brest et la pointe Saint-Mathieu, le bateau fait naufrage en même temps que le Regent, fleuron de l’armada britannique avec lequel il combattait bord-à-bord. Depuis, plus aucune trace des vaisseaux engloutis depuis plus de 500 ans… Afin de retrouver les épaves de ces deux navires mythiques, la Région Bretagne et le DRASSM conjuguent leurs efforts pour rendre possible un nouveau projet d’investigation pluridisciplinaire, associant archéologues, historiens, roboticiens, cartographes, scientifiques et étudiants. Il débutera en juin par une première campagne de prospection de trois semaines.
Construit au Dourduff, en bordure de la rivière de Morlaix, la puissante Cordelière était une nef de 600 tonneaux. Elle mesurait 40 mètres de long sur 12 mètres de large. Armée de 200 canons et dotée d’un équipage pouvant compter jusqu’à 1 000 hommes la Cordelière était commandée par le fameux capitaine Hervé de Portzmoguer, fidèle serviteur de la duchesse Anne.
Un épisode marquant de l’histoire de la Bretagne
Le duché de Bretagne, alors formellement indépendant, prépare avec le royaume de France une flotte commune pour tenir tête à l’Angleterre. Informé du projet, le roi Henri VIII envoie sa puissante armada attaquer par surprise les navires alliés, au mouillage à l’entrée de la rade de Brest. Après avoir couvert la retraite des autres navires, la Cordelière se retrouve seule face aux Anglais. Plusieurs heures durant, le bâtiment breton livre bataille, coule deux vaisseaux ennemis et s’engage dans un corps-à-corps avec le Regent : abordage, tirs, explosions et voiles en flammes : les deux navires finissent par sombrer, emportant avec eux plus de 1 500 hommes.
Archéologues et roboticiens réunis
Tout l’enjeu de cette nouvelle campagne d’investigation programmée par la Région Bretagne et le DRASSM est d’en savoir davantage sur cet épisode célèbre de l’histoire de la Bretagne, et, au-delà, de la France maritime. Si les recherches aboutissaient, l’étude des épaves pourrait livrer des informations totalement inédites sur les méthodes de construction navale de l’époque, sur l’artillerie embarquée, mais aussi sur les mobiliers de bord, les objets personnels ou l’accastillage des navires armés, tant sous le règne de la duchesse Anne que sous celui du roi Henri VIII. Et ainsi de les comparer : car si les équipes mobilisées découvrent l’épave de la Cordelière, elles localiseront aussi celle du Regent !
Pour ce faire, la Région Bretagne et le DRASSM, à la tête des opérations, ont mobilisé une équipe pluridisciplinaire : des archéologues sous-marins, bien sûr, mais aussi des historiens de l’Université de Bretagne Sud et du GIS d’Histoire maritime, des roboticiens de l’ENSTA-Brest, des géomorphologues de l’IFREMER et des experts du SHOM (servie hydrographique et océanographique de la marine). Le DRASSM apportera l’expertise de ses personnels et ses moyens techniques : matériel de plongée, robotique et système de détection…
Des « fouilles » en mer et à terre, jusqu’en Angleterre
La première campagne de recherches sous-marines portera sur des fonds qui n’ont jamais encore été explorés. L’André-Malraux, navire scientifique du DRASSM, se concentrera, en juin 2018, sur une zone de 25 km² située non loin de l’entrée du goulet de Brest. Cette première campagne de 3 semaines mobilisera une quinzaine de personnes.
Si elles n’avaient pas été couronnées de succès, les campagnes de recherche menées dans les années 90 et 2000 avec le même objectif ont toutefois permis de dresser une première cartographie sous-marine de la zone du goulet de Brest à la pointe Saint-Mathieu ainsi qu’un premier inventaire de la documentation historique disponible. Ces recherches serviront de socle au nouveau projet.
À terre, les chercheurs vont aussi explorer des fonds d’archives et historiques inédits, en Bretagne, en France et en Angleterre avec l’espoir d’y découvrir un témoignage encore inconnu susceptible de renseigner sur la localisation des épaves.
Si la Région accompagne cet ambitieux projet, c’est parce qu’elle s’est engagée, depuis 2017, à mettre à l’honneur l’archéologie sous-marine, au titre de sa politique de valorisation du patrimoine.
Fort de 1 490 biens culturels maritimes ou épaves répertoriés au large des côtes bretonnes, cet héritage immergé mérite en effet d’être davantage connu, étudié et valorisé. Il est en effet un formidable vecteur de développement pour la Bretagne et ce, tant sur les aspects scientifiques, techniques, culturels, patrimoniaux que touristique.
En 2016, la Région a ainsi lancé un appel à projets, baptisé NEPTUNE, pour soutenir financièrement des initiatives en matière d’archéologie sous-marine. Les membres du consortium constitué autour de la Cordelière pourront solliciter le soutien financier de la collectivité, dans le cadre de ce dispositif, en 2018 et 2019.
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Publié le 30 août 2017
Lugnasad : fête celtique de la récolte et de la souveraineté
06/08/2017 – 05h55 Rennes (Breizh-Info.com) –
Comme chaque année, les néo-païens celtes de l’hémisphère nord ont célébré ce 1er août la fête de Lugnasad (transcrit aussi « Lughnasadh » ou « Lúnasa »). Moins connue que Samain, Imbolc ou Beltaine, Lugnasad est l’une des quatre célébrations majeures du calendrier celtique. Elle est attestée dès la plus haute antiquité aussi bien en Irlande et dans la Bretagne insulaire que sur le continent.
Littéralement, « assemblée de Lug », Lugnasad apparaît d’emblée comme une fête dédiée à la principale divinité du panthéon celtique : Lug, dieu de la lumière, du savoir et des arts ainsi que du pouvoir, du droit et de la souveraineté. Selon la légende, il aurait institué la fête de Lugnasad en hommage à sa mère, la déesse chtonienne Tailtiu, morte d’épuisement après avoir transformé les forêts irlandaises en plaines cultivables. Lugnasad reste ainsi une fête liée à la récolte, à la terre nourricière et féconde. Ceci explique sans doute pourquoi les mariages étaient célébrés à des dates rapprochées de cette fête.
Lugnasad est ainsi à l’image du dieu Lug et de ses multiples fonctions (ses domaines sont si variés qu’un de ses épithètes gaéliques est Samildanach, « le polytechnicien »). Elle garde cependant son aspect tellurique et chtonien : c’est avant tout l’occasion de célébrer la récolte et d’en remercier la Terre. Des mets spéciaux étaient ainsi préparés avec les fruits de la première récolte dont une petite partie était sacrifiée au dieu en signe de reconnaissance.
C’est aussi la fête de la souveraineté où le roi est célébré dans sa fonction royale, non comme chef militaire mais comme le guide, le garant des lois et de la paix. Les belliqueux peuples celtes observaient à cette occasion une trêve, les guerriers étant tenus d’aller aux célébrations sans armes. L’équité et la justice étaient des notions très importantes pour les Celtes qui profitaient de l’occasion pour résoudre les contentieux et honorer leurs dettes. Répartir les produits de la collectivité pour en donner une part au plus démunis aurait également été d’usage. Car, si Lugnasad est la fête de la récolte, il est nécessaire de donner pour recevoir, comme on sème pour récolter.
Selon les endroits, les festivités pouvaient durer de trois jours à une semaine. On y festoyait avec les produits de la récolte et de l’hydromel. Le sacrifice d’un bœuf était d’usage en Irlande. Et puisque Lug patronne aux arts et aux jeux, l’on écoutait volontiers bardes et poètes et l’on organisait des concours athlétiques : courses de chevaux, lancer de poids, lutte. Lugnasad est aussi l’occasion de commercer : des foires immenses se tenaient en Irlande selon les celtologues. N’oublions pas que Lug est aussi le dieu des commerçants et des voyageurs.
Lugnasad était donc pour les Celtes un moment de retrouvaille, de paix et de convivialité, mais aussi une façon de célébrer la communauté. Toutes les classes (guerriers, druides, artisans) étaient tenues de participer aux festivités présidées par le roi. L’Irlande a gardé le plus de traces de cette fête et des rites qui s’y rapportaient. Aussi, la plupart des pratiques et des usages décrits ci-dessus sont irlandais. Peu de traces nous sont restées de la manière dont on célébrait Lugnasad au Pays de Galles ou en Écosse.
L’archéologie s’est en revanche montrée plus fructueuse en Gaule. Nous savons, d’après les historiens antiques et grâce aux découvertes, que le début du mois d’août était pour les Gaulois une période hautement sacrée. On ne sait ce qu’il en était avant la conquête romaine. Une fois la Gaule romanisée, l’habitude fut prise de réunir à Lyon (ville par excellence de Lug) une assemblée d’une soixantaine de délégués envoyés par les cités gauloises. Pour les historiens modernes, les Romains auraient tout bonnement repris à leur compte une tradition déjà existante. Cette Assemblée des Gaules se réunissait pour délibérer et transmettre aux autorités romaines les doléances de leurs administrés, mais aussi pour célébrer le culte de l’empereur auquel ils rendaient un hommage annuel. Le dirigeant suprême de l’empire était ainsi assimilé à la principale déité du panthéon gaulois.
Avec la christianisation de l’Empire Romain, ces célébrations disparaissent progressivement du continent. Elles demeurent néanmoins vivaces en Irlande. Saint Patrick et les autres évangélisateurs semblent avoir réalisé qu’il serait quasi impossible de faire renoncer le peuple irlandais à ces traditions venues du fond des âges. Lugnasad, ainsi que les autres fêtes celtiques, ont dès lors été christianisées et progressivement épurées de toute signification païenne. Une démarche qui a porté ses fruits : Lugnasad disparaît dès le VIème siècle, mais les rites et pratiques associées demeurent en étant christianisées. Ainsi, Lug est remplacé par saint Patrick en Irlande et par saint Maël Ruba en Écosse.
Le christianisme celtique assimile si bien ces traditions païennes qu’elles perdurent jusqu’à nos jours. Des textes du XVIIIème siècle attestent ainsi de rites consistant à « sacrifier » une part des premières récoltes, ou à tuer un bœuf vers la fin juillet ou début août.
Dans sa thèse soutenue à l’université de Boston en 1962 sur l’antique Lugnasad et ses rites, la journaliste et folkloriste irlandaise Màire MacNeill étudie les origines, les rites et la persistance de cette fête dans l’Irlande chrétienne. Elle relève 195 sites où des célébrations ont lieu aux alentours du 1er août. Le plus connu est la montagne Croagh Patrick où des milliers de pèlerins affluent le dernier dimanche de juillet (Reek Sunday) pour la gravir et y déposer des fleurs ou des céréales. Pour MacNeill, ce n’est autre qu’une des nombreuses survivances de Lugnasad.
D’autres coutumes ont perduré : la visite des fontaines dont on fait le tour dans le sens du Soleil en exprimant ses vœux de prospérité et de bonne santé. Ce rite est attesté dans les écrits irlandais du XVème siècle. Il faut aussi souligner la survivance des foires traditionnelles : celles du comté de Clare et de Kerry font toujours la joie des touristes.
Bien sûr, comme le relève MacNeill, ces célébrations étaient dénuées de toute signification païenne. Il s’agissait d’un simple folklore colorant la vie chrétienne des Irlandais. L’appellation Lugnasad était d’ailleurs inusitée, puisqu’on ne célébrait plus Lug et les anciens dieux. C’est au XIXème siècle que resurgit Lugnasad avec la redécouverte du paganisme qui a bonne presse chez les romantiques. Étrangement, ce ne sont pas les Irlandais mais les Britanniques qui se passionnent pour ce passé celtique. C’est compréhensible : l’Irlande n’avait jamais perdu ses traditions celtiques qui rythmaient toujours la vie des Irlandais modernes christianisés.
Des mouvements néo druidiques se sont en revanche formés dès le XIXème siècle en Angleterre, au Pays de Galles et en Bretagne. Le néo paganisme n’ayant pas de liturgie officielle, les rituels varient selon les pays et les groupes. Là où certains préfèrent mettre l’accent sur la convivialité et le partage, d’autres souhaitent imiter au maximum les rites antiques. Enfin, certains se concentrent sur la transcendance et l’aspect spirituel. Même le choix de la date peut varier : la nuit du 31 juillet au 1er août, ou celle du 1er au 2 août. Certains groupes fêtent même le 7 août, soit l’exact milieu entre le solstice d’été et l’équinoxe d’automne. Notons que dans l’hémisphère sud, Lugnasad se célèbre le 1er février.
Outre ces variations, l’ensemble des néo païens celtisants s’accordent à voir dans Lugnasad une fête célébrant la terre nourricière et généreuse, l’été au maximum de la chaleur et de la fructification. Comme pour leurs ancêtres, c’est aussi une occasion propice au partage et à la dégustation des mets faits à base de produits de la nouvelle récolte.
Enfin, une des coutumes les plus répandues dans les groupes néodruidiques est de faire circuler parmi les membres réunis en cercle une couronne de chêne, symbole de l’année qui s’écoule. En effet, le paganisme celte a une vision cyclique et non linéaire du temps. L’apogée n’est que le début du déclin. Si Lugnasad est le point culminant de l’été et de la fructification, c’est aussi le signe annonciateur de l’écoulement de l’année. Il n’est pas loin, l’automne qui verra la Nature entrer dans un sommeil avant de renaître au printemps après les sombres mois d’hiver..
Nicolas Kirkitadze
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2017, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine : Lugnasad : fête celtique de la récolte et de la souveraineté -
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Publié le 30 août 2017
Insolite : Comment les « Migrants » bretons auraient colonisé l’Armorique
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18/08/2017 – 05h00 Quimper (Breizh-info.com) – Une exposition se tient actuellement à Quimper, intitulée « De l’Armorique à la Bretagne, la naissance de notre Pays ».
Réalisée par Hélène Barazer, cette dernière explique que : « L’émigration en Armorique depuis le Pays de Galles, le Devon et la Cornouailles est liée à bien des causes et en particulier aux raids irlandais sur les côtes ouest, à l’avancée anglo-saxonne et sans doute à la peste jaune au milieu du VIe siècle » mais également que « cette migration est sans doute le phénomène le plus marquant de l’histoire de la (petite) Bretagne qui lui doit en particulier son nom ».
Il s’agit d’une exposition qui explique comment les « migrants » (terme totalement anachronique pour ce type d’exposition) bretons ont, entre le IVe et le VIe siècle, trouvé refuge en Armorique. « Ils y ont apporté leur culture, leurs traditions et leur langue, le breton, qu’on parle encore aujourd’hui. Cette immigration est sans doute le phénomène le plus marquant de l’histoire de la (petite) Bretagne, qui lui doit son nom. Elle a donné au pays un caractère original, qui constitue, encore aujourd’hui, sa personnalité » explique Hélène Barazer.
« La Bretagne fut terre d’accueil pour les exilés d’outre-Manche » titre d’ailleurs un quotidien régional à ce sujet, histoire de comparer l’incomparable, c’est à dire une migration intra européenne avec les migrations d’Afrique et d’Asie qui se déroulent aujourd’hui en Europe.
L’histoire retiendra tout de même que non seulement les Bretons ont trouvé refuge en Armorique « terre d’accueil », mais qu’ils y ont rapidement occupé tout le territoire, puisqu’ils y sont restés, y ont pris le pouvoir et qu’ils y ont imposé leurs coutumes et leur religion, le christianisme celtique …
Enfin, Philippe Perchirin, spécialiste en philosophie du monde celtique, n’hésite pas à enfoncer le clou devant ce qu’il appelle un foutage de gueule « il n’y avait pas de différences ethniques entre Armoricains et Bretons, et ils parlaient pratiquement la même langue. La seule différence est que les Bretons de GB étaient chrétiens, et les Armoricains païens… On se fout de la gueule du peuple…» avant de rétablir quelques faits :
« Les Bretons armoricains d’aujourd’hui descendent surement à 80% des Armoricains. On peut estimer à 200-300.000 la population armoricaine au IVème siècle ap. JC. Les Bretons de GB devaient être entre 20.000 et 30.000 maximum. Mais à nouveau : ils étaient identiques aux Armoricains depuis toujours, y compris au plan linguistique et ethnique (origine massivement mégalithique).
Les Bretons d’Armorique ne descendent pas plus des « Bretons » de Grande-Bretagne que les Français des Francs.
Par contre, les Bretons de GB ont imposé le christianisme (en fait un syncrétisme pagano-chrétien au départ).
Les Bretons de Bretagne descendent massivement des peuples mégalithiques, les recherches génétiques l’ont montré. Ce qui est celtique en Bretagne, c’est la langue – et encore, on peut discuter de nombreux aspects à ce sujet.»
Pour les curieux, l’exposition se tient jusqu’aux journées du patrimoine les 12 et 13 septembre, la chapelle de Ty mamm Doué à Quimper (Finistère) . Le mercredi, samedi et dimanche, visites guidées de 14 h à 18 h, chapelle de Ty Mamm Doué, 37, route de Plogonnec à Quimper. Gratuit. Contact : 02 98 95 78 77.
Crédit photo : DR
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1485. Règlements de compte à la cour ducale
Publié le 6 octobre 2017
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En ce 25 juin 1485, sous les yeux effarés de la famille ducale, la populace envahit le château de Nantes pour réclamer la tête de Pierre Landais, le grand argentier du duché. Depuis des semaines, elle est chauffée à blanc par quelques grands aristocrates. Pourtant, en avril de la même année, c’était ce même peuple de Nantes qui s’était soulevé contre la haute aristocratie, dont plusieurs membres séquestraient le duc et cherchaient à s’emparer de Landais.
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Grand serviteur de l’État breton
Finalement, ce 25 juin, François II, duc de Bretagne et père de la jeune Anne, très diminué physiquement, se résout à abandonner un homme qui le sert depuis un quart de siècle et qui n’a cessé de sauvegarder les intérêts politiques du duché, au risque, parfois, de verser dans le népotisme. Après vingt jours de procès sommaire, Landais est condamné à mort. Digne, il marche vers le gibet où il est pendu sans que son duc ne soit au courant de la sentence. Sa mort signe l’épilogue d’une longue lutte personnelle et politique entre souverainistes bretons et partisans d’un rapprochement avec la France.
Mais au-delà des enjeux politiques, Landais en se constituant un important patrimoine, s’était aussi attiré de sourdes inimitiés. C’est en 1458, que François II devient duc de Bretagne. Ambitieux, mais dilettante, le jeune prince entend faire de la péninsule un État indépendant et moderne au sens médiéval du terme, sans se charger des affaires communes qu’il délègue à ses conseillers. Il s’entoure ainsi de personnages fidèles comme Guillaume Chauvin, son chancelier, et un marchand de Vitré alors chargé de la garde-robe et qui occupera rapidement une place prépondérante: Pierre Landais.
Ce dernier, comme nombre de membres de la bourgeoisie ou de la petite noblesse, est un partisan de l’indépendance de la Bretagne, indépendance qui n’a cessé de se renforcer pendant la guerre de Cent Ans et avec la dynastie de Montfort. Entre France et Angleterre, le duché connaît une période de prospérité sans précédent, exporte ses toiles et ses productions agricoles et tente d’affirmer son autonomie politique par tous les moyens.
Pierre Landais demeure le grand ordonnateur de cette politique. Il pousse à la création d’une université à Nantes et au développement des industries, notamment textiles, dont la Bretagne allait retirer une grande prospérité jusqu’au XVIIIe siècle. Landais réorganise les finances ducales et s’entoure de fonctionnaires issus de la petite noblesse et de la bourgeoisie, qui voient d’un bon œil une politique qui les libère de la pression fiscale française et des incertitudes internationales liées à la politique étrangère du royaume. Landais favorise en effet les alliances avec l’Angleterre et les autres États européens. Dans les faits, l’essentiel de la pression fiscale s’exerce sur les populations rurales.
Jalousies exacerbées
Pour asseoir son pouvoir, Landais s’appuie donc sur la bourgeoisie, les gens des villes et la petite aristocratie bretonne, particulièrement celles du pays nantais et rennais. Mais il s’attire les foudres de la grande noblesse et des barons, particulièrement de Guillaume Chauvin, chancelier du duc et partisan d’un rapprochement avec la France.
À l’extérieur, le roi Louis XI, surnommé le «roi araignée», tisse sa toile et monte les puissants barons contre l’autorité ducale. Fort de son réseau d’espions et de sa police, Pierre Landais parvient à contrer nombre d’initiatives royales. Mais les choses s’enveniment en 1477, lorsque Louis XI emprisonne quelques jours Chauvin venu en ambassade. Le roi lui montre des documents prouvant que le duc prépare une alliance secrète avec l’Angleterre et qu’Anne de Bretagne doit être fiancée au prince de Galles. Chauvin estime que Landais l’a envoyé sciemment se ridiculiser auprès du roi de France.
Mort de Chauvin et Landais
Une profonde haine unit désormais les deux hommes. Chauvin tente de poursuivre Landais pour malversations. Les deux camps se répandent en calomnies. Mais, en octobre 1481, écoutant Landais, François II se résout à faire arrêter son rival pour détournement de fonds. La procédure traînant, Landais le fait enfermer au château d’Auray, puis dans celui de l’Hermine à Vannes.
La vengeance de Landais ne s’arrête pas là. Il parvient à convaincre les juges d’ordonner la confiscation de tous les biens de Chauvin, dont la femme meurt quelques mois plus tard d’humiliation. Emprisonné, Chauvin est victime de mauvais traitements et décède le 5 avril 1484. Deux jours après, des nobles, proches de Chauvin, ourdissent un complot contre Landais et pénètrent par la force dans le château de Nantes. Le duc et sa famille voient leurs appartements dévastés. Mais l’alerte est donnée et le peuple de Nantes s’enflamme pour son duc. Le château est libéré et les rebelles passent la frontière.
Quelques mois plus tard, aidés par l’argent du roi de France, les barons retournent la situation et parviennent à discréditer un Pierre Landais de plus en plus autoritaire et solitaire. Ce dernier chute à l’été 1485, tandis que les périls s’accumulent contre la Bretagne. Deux ans plus tard, l’armée ducale est défaite à Saint-Aubin-du-Cormier par les Français.
Pour en savoir plus
- « Toute l’Histoire de Bretagne », Skol Vreizh, Morlaix, 2012.
- Jean Kerhervé, «L’État breton aux 14e et 15e siècles. Les ducs, l’argent et les hommes», Maloine, Paris, 1987.
Pierre Landais, un homme d’État de son temps
Issu de la petite bourgeoisie de Vitré, qui connaît alors un fort développement grâce au commerce des toiles de Bretagne, déjà renommées dans toute l’Europe, Pierre Landais va suivre une carrière exceptionnelle dans la fonction publique de l’État breton de la fin du Moyen Âge.
Très tôt, il mise sur François d’Étampes qui monte sur le trône ducal en 1458. Régulièrement, Landais lui prête de l’argent, s’assurant en échange des charges, des revenus et des honneurs. Dès 1459, le Vitréen est mentionné comme faisant partie de la garde-robe ducale. Il gravit ensuite les échelons et devient le trésorier du duché. En 1480, il gère ainsi un budget de 400.000 livres bretonnes (une maison à Nantes ou Rennes vaut alors quelques centaines de livres). Il optimise la collecte de l’impôt qui lui assure au passage de confortables revenus.
Dénué de tout scrupule financier, comme nombre de ses contemporains, mais farouchement patriote, il se constitue aussi un énorme patrimoine immobilier et foncier, avec plusieurs seigneuries et forteresses dans les marches de Bretagne.
Les jalousies que sa richesse de « parvenu » ont suscité dans la haute aristocratie expliquent tout autant sa fin tragique que ses engagements politiques.
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© Le Télégramme : http://www.letelegramme.fr/histoire/1485-reglements-de-compte-a-la-cour-ducale-21-09-2017-11672762.php#5dUuHPF6eW5tUFJ9.99
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Publié le 6 novembre 2017
Bain-sur-Oust (35).
Un mémorial dédié à Nominoë sur les lieux de la victoire de Ballon ?
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20/10/2017 – 16h00 Bain-sur-Oust (Breizh-Info.com) – C’est un projet participatif qui commence à faire parler de lui dans les milieux identitaires bretons. Des passionnés de l’histoire bretonne souhaitent en effet réaliser un mémorial dédié à Nominoë sur les lieux de la célèbre victoire de Ballon.
Un endroit symbolique
Près de la commune actuelle de Bain-sur-Oust, une bataille a en effet scellé – du moins temporairement – l’indépendance de la Bretagne. En novembre 845, l’armée bretonne menée par Nominoë remportait une bataille décisive sur l’armée de Charles Le Chauve. Grâce à cette victoire, Nominoë pouvait donner à la Bretagne ses frontières définitives – jusqu’à l’effacement administratif de l’appartenance de la Loire-Atlantique à la Bretagne.
Sur ce lieu symbolique, les membres de l’association du Poellgor, veulent dressent un mémorial rappelant cette bataille qui représente une partie fondamentale de l’histoire bretonne.
Un appel aux dons
Pour arriver à leurs fins, les membres du Poellgor ont déjà réussi à réunir des fonds de manière importante. Ainsi, les collectivités régionales et locales ont mis la main à la poche ainsi qu’un « important mécène » et plusieurs premiers donateurs. Le tiers du budget a donc déjà été récolté. Restent 40 000 € qu’il convient de trouver. C’est pour cela que l’association lance un appel aux dons.
Selon les porteurs de projet, « l’essentiel des dons financeront la statue (20%), les aménagements paysagers (38%), les éléments de scénographie (18%) et l’étude-maîtrise d’oeuvre (17%). »
Des contreparties symboliques sont prévues. Outre le fait d’être considéré comme un « chevalier de Nominoë », plusieurs contredons sont mis en place, notamment une boisson ou un repas à la soirée d’inauguration.
A quoi ressemblera le mémorial ?
Le mémorial consisterait en « une sculpture d’art contemporain en matériaux traditionnels (schiste, châtaignier) avec une statue de Nominoë à effet cinétique conçue par l’artiste redonnais Jean-Pierre Baudu. »
Nul doute que nous aurons l’occasion de reparler de ce projet dans les mois à venir.
Breizh-info.com, 2017, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine.
Breizh-info.com
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Publié le 2 avril 2018
7 mars 851 : mort de Nominoë, Tad ar Vro
Nominoë (par Marc Mosnier)
Ça s’est passé le 7 mars 851 : le wletic Nominoë, considéré comme Tad ar Vro par les Bretons,
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meurt près de Vendôme (paraît-il).
Nous avions publié en 2014 un article retraçant sa vie, principalement repris de l’excellent site GrandTerrier. Entre temps, le travail de l’historien et linguiste Alan J. Raude (+) publié en exclusivité sur Ar Gedour a permis d’en savoir beaucoup plus, et d’aborder d’une autre manière l’existence de ce chef qui marqua irrémédiablement l’histoire de la Bretagne Armoricaine.
Nous reprenons ici la fin de cet article d’Alan J. Raude publié en exclusivité sur Ar Gedour le 6 février 2018.
Selon les Annales de l’abbaye de Fontenelle, Nominoë mourut “aux frontières des Francs, frappé sur ordre de Dieu, par l’Ange de l’Iniquité.” Les nouvelles tendancieuses parviennent même du ciel. Retenons néanmoins que ce fut non loin de la frontière, mais en terre bretonne, que l’Ankoù terrassa le Vénète.
Nonobstant quoi on voit enseigner ex cathedra que le souverain breton trépassa, non loin de Chartres, à Vendôme !
Si vous humez là un fumet de cafouille, enquêtons. Il ressort alors que l’on a trouvé, chez Pierre Le Baud, historien du 16ème siècle, un manuscrit où il avait noté que Nominoë était décédé à Ven…, la fin du nom ayant sans doute nourri une souris. Et voici Nominoë propulsé chef de rezzou d’hiver, avide de piller les ors du soleil levant, au lieu de s’occuper des affaires bretonnes, en ce temps où les Danois armaient leurs flottes pour de nouveaux pillages. Joli travail d’historien…
Inutile, pourtant, d’aller loin chercher Ven... Juste sur la frontière des Francs, la commune de Vendel est bien présente, et a même eu pour blason la croix noire de l’Etat breton.
A présent encore haineusement et sournoisement diffamé, Nominoë, de Silfiac en Bro-Weroc, né vers 790, fut pour la Bretagne un souverain pragmatique, pondéré et clairvoyant. Il ne fut pas un conquérant, mais bien un libérateur, rétablissant la Bretagne dans ses limites du 5ème siècle. Il mourut le 7 Mars 851 à Vendel en pays des Reidones.
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Publié le 11 juillet 2018
Samain. Une fête celtique,
bien avant la commerciale Halloween
31/10/2014 – 08H00 Bretagne (Breizh-info.com)
En cette nuit du 31 octobre au 1er novembre commencera Samain. Samain est le Premier de l’An celte car chez les Celtes, comme chez de nombreux peuples « primitifs » le cycle ne commence pas à la naissance visible des choses mais à la naissance réelle, comme le cœur d’un enfant bat dès sa conception. Le jour commence à minuit, chaque part de lumière contient son potentiel de nuit et Samonios dans sa nuit la promesse du futur soleil et donc de la nouvelle année.
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Au cours de cette première nuit de la nouvelle année on exécutait tout un cérémonial rigoureux afin de s’assurer d’une bonne année à venir. Le soir, les Gaulois avaient éteint le feu dans l’âtre de leurs foyers, ensuite, au cours de la nuit ils se rassemblaient en cercle et les druides étouffaient solennellement le feu sacré de l’autel, puis frottaient des branches sèches du chêne sacré jusqu’à enflammer un nouveau feu pour honorer le dieu du soleil, et effrayer les esprits diaboliques. Chaque chef de famille recevait de la braise rouge recueillie dans ce feu pour en allumer un nouveau dans son âtre, feu qui devait brûler jusqu’à l’automne suivant. Ce feu sacré devait protéger du danger le foyer tout au long de l’année. Ce moment est celui où les récoltes ayant été faites, la grande nuit de l’hiver va couver le projet d’un nouveau cycle. C’est le premier jour de l’hiver et le moment ou la Déesse va être fécondée. Le ventre de la Terre prépare dans l’obscurité de sa rondeur le futur jour.
Comme dans bien d’autres traditions, différents noms sont donnés à cette fête : Samonios, Samhuinn, Nuit des Ancêtres, Festival des Morts, Veille de Novembre, Calangaef, Samhain.
Samonios, était si présent dans les esprits que l’Eglise n’a pu le détourner, à tel point que la fête des Saints, reste toujours la fête des morts dans l’esprit des vivants de nos jours. L’Energie de cette fête, réalité du monde, est si forte qu’en notre époque désacralisée elle reprend vie sous la forme d’Halloween. C’est l’époque de la magie ultime ou dans le ventre secret de la Terre se produit l’alchimie de fécondation du futur soleil du Solstice d’hiver. Samonios est donc la promesse la plus forte, le potentiel. C’est le moment des grandes nuits ou toute l’Energie se concentre à la création utérine. Tout semble endormi sur la Terre mais en son coeur fécond se rêve le monde. Ainsi, espace temps capable de sortir d’un cycle pour entrer dans un autre, Samain est hors du temps, hors de l’Espace et entre les ancêtres et les vivants il n’existe plus de limite, juste le renouveau éternel qui va une fois de plus faire preuve de son terrible pouvoir : le pouvoir de retrouver la vie alors que tout semble mort.
Symboles :
Saison : Porte d’entrée dans l’Hiver.
Premier jour de l’année : le 1er Novembre
Divinités : Cerridwen, la Vieille Noire, (Dana, Succelos, Dagda) Dagda (Eochaid Ollathair) était le dieu irlandais de la fertilité, de la terre et l’abondance mais aussi des traités et le seigneur qui régnait sur la vie et la mort.
Côté traditions, des offrandes sont faites aux Ancêtres, fruits, fleurs, boissons, poèmes, chants etc. On dit adieu à la vieille année et salue joyeusement la nouvelle année, puis l’on partage le pain noir et le Chouchen, et l’on mange des fruits d’hiver, noix et noisettes, de la farine de blé noir etc. Le chouchen est une boisson alcoolisée obtenue à partir de la fermentation du miel dans de l’eau (ou parfois du vin). Boisson traditionnelle de Bretagne, le chouchen est une boisson liquoreuse alcoolisée (14° environ) comparable à l’hydromel.
C’est un moment de Grande Magie car il s’agit du pouvoir de la Déesse qui a travers la mort va redonner la vie. Ce moment de grande magie dépasse le temps et l’espace et nous permet de toucher réellement le secret de l’éternité. Le Druide ouvre la porte de l’ouest, bannissant les limites entre les mondes des vivants et des morts. Il s’agit de rencontrer les Ancêtres, de s’ouvrir à leur mémoire, à leur sagesse à leur amour et de leur dire combien nous les honorons, les respectons les aimons. Il leur faisait des offrandes qui étaient jetées dans le feu ou ils déposaient des fruits, des fleurs sur l’autel…
Enfin, la porte doit être soigneusement refermée, chacun doit rentrer chez soi, les morts chez les morts, les vivants chez les vivants.
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Publié le 11 juillet 2018
Le Bono. Le tumulus de Kernours
au patrimoine mondial de l'Unesco
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Le tumulus de Kernours et le monument aux morts de la commune du Bono
pourraient être classés au patrimoine mondial de l'Unesco. | Ouest-France
Bono, trois monuments mégalithiques sont concernés par la mise en valeur patrimonial. Notamment le tumulus de Kernours, qui extrêmement rare. Il est coudé et gravé. Il n’y en a quasiment pas dans le monde. C’est un des plus beaux sites dans la région même s’il faut améliorer son entretien. Son classement au patrimoine mondial de l'Unesco pourrait se faire.
Les deux autres monuments mégalithiques du Bono sont le monument aux morts, qui est inscrit dans l’inventaire des sites mégalithiques. C’est un menhir déplacé dont ni la date, ni l’origine ne sont connues. La commune possède aussi un dolmen tombe à couloir sur une propriété privée à Kerdrech-Le Ménihy.
"Le Morbihan a longtemps vécu de ses avantages naturels ou humains mais ne sait pas toujours mettre en valeur ce patrimoine mégalithique unique. Pour l’avenir, pour notre économie et notre culture, mettre en valeur ce patrimoine est passionnant", a déclaré Jean-Baptiste Goulard, délégué général de l’association Paysages de mégalithes.
Sur 500 monuments répertoriés, seuls 150 sont protégés au titre des monuments historiques. Protéger ne veut pas dire fermer.
Le site du Tumulus a certains atouts. Il appartient à la collectivité. Lorsque les monuments sont sur des propriétés privées, c’est plus compliqué. "Pour protéger un site, il faut faire de la pédagogie, sensibiliser à son importance. C’est déjà le cas ici au Bono, ajoute Jean-Baptiste Goulard. L’Unesco va devoir constater que nous mettons tous nos moyens en œuvre pour les protéger et les mettre en valeur. Le classement au patrimoine mondial n’apporte pas de règles supplémentaires. Il suffit d’appliquer les règles édictées en France pour être classé."
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Publié le 11 juillet 2018
Le Cairn de Barnenez,
plus ancien que les pyramides !
Ce Cairn constitue l’une des premières traces en Europe, de construction en matériaux durables. 20 à 25 mètres de large, 6 mètres de hauteur... il domine la Baie de Morlaix depuis Plouézoc’h.
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Le sommet de la presqu’île de Kernéléhen en Plouézoc’h est dominée
par la présence monumentale d’un site préhistorique, découvert en 1955.
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Cairn de Barnenez, Plouézoc’h, Bretagne
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Cette imposante architecture, longue de 75 mètres date du 5ème millénaire av.J-C., période qui correspond à l’apparition de la pierre polie, de l’élevage et de l’agriculture en Europe... Ses longs couloirs qui mènent à des chambres sont interprétés comme des espaces funéraires ou des lieux d’initiation.
Elle est composée de deux cairns accolés, construits et utilisés successivement, qui abritent onze dolmens à couloirs. Ce mausolée témoigne de la tradition funéraire néolithique et révèle la qualité de l’art et du savoir-faire technique de ces populations sédentarisées dans l’ancienne Armorique.
Description : Édifié il y a 6 000 ans, ce monument, long de 75 m et large de 28 m, témoigne d’un savoir-faire insoupçonné. Onze tombes à couloir rythment sa façade titanesque et certaines abritent des messages gravés encore incompris...
Ne manquez pas ce chef-d’œuvre du Néolithique, surnommé le "Parthénon de la Préhistoire" et considéré comme le plus vieux "mausolée" d’Europe !
Pratique : Grand Cairn de Barnenez, Barnenez, 29252 Plouézoc'h
Site Web : www.barnenez.fr
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Publié le 20 juillet 2018
Cordelière ou Régent.
Épave : une découverte prometteuse en rade de Brest
suite du précédent article par David Cormier
Un bordé à clin de l'épave trouvée près du phare du Minou. (Frédéric Osada-Hilarion/DRASSM)
Une épave a été trouvée dans la zone où la Cordelière d’Anne de Bretagne et le Regent anglais ont coulé, il y a cinq siècles. Elle pourrait bien être un peu plus ancienne, mais toutes les hypothèses restent ouvertes.
C’est comme si elles voulaient garder jalousement leur secret, enfoui dans les brumes de la mémoire collective, les tréfonds jaunis d’archives peu précises ou inexplorées, et le sable du fond de la rade de Brest. Mais la petite armée de scientifiques n’entend pas se laisser démonter alors que l’objectif semble si proche. Sont-ce bien la Cordelière et le Regent qui gisent, jadis pires ennemis, aujourd’hui presque entrelacés, à proximité du phare du Minou, à une profondeur respectable ?
Les deux ancres repérées lors des premières plongées, fin juin, proches l’une de l’autre, n’étaient finalement pas les leurs. Mais depuis, « une épave, sinon deux, ont été découvertes qui pourraient avoir simultanément coulé dans le cours du Moyen-Âge ou au tout début du XVIe siècle », indique l’équipe alors que s’achève, vendredi (pour cette année), la campagne de recherches en mer, entre les anses de Camaret et de Bertheaume. Le 10 août 1512, la Cordelière, construite sur ordre d’Anne de Bretagne, avait fait barrage à la flotte anglaise, menée par le Regent, avec lequel elle avait coulé lors d’un combat bord à bord, quelque part entre le goulet de Brest et la pointe Saint-Mathieu.
« On ne trouve pas d’artillerie »
« Il nous manque des éléments majeurs nous permettant d’affirmer qu’il s’agit de la Cordelière ou du Regent », résume Marine Sadania, archéologue au Drassm (département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines, basé à Marseille). « On ne trouve pas d’artillerie. On reste donc prudent. Il est fort possible qu’il s’agisse d’une épave un peu plus ancienne. Ce serait tout de même une belle découverte parce qu’elles ne se comptent même pas sur les doigts d’une main, dans l’arc Atlantique, pour cette période ».
Les restes de ce bateau, pour l’heure inconnu, se trouvent dans une zone où de forts courants amènent des sédiments mais ils ne semblent pas fortement enfouis. Les canons ont pu être dispersés par l’explosion mais, même aux alentours, il n’y a pas trace de leurs restes de bronze et de fer. Des poteries ont, en revanche, été trouvées et elles seront précieuses pour une datation plus précise.
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Place aux analyses
Les prochains mois verront les différents professionnels (archéologues sous-marins, historiens de l’UBS et du GIS d’Histoire maritime, géomorphologues de l’Ifremer, experts du Shom, le service hydrographique et océanographique de la Marine et entreprises de haute technologie) analyser la montagne de données amassées ces trois dernières semaines : des heures de vidéo, des chiffres en pagaille. Pour mieux déterminer ce qui a été trouvé là, en plus d’un certain nombre d’objets des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. « S’il s’agit d’autre chose que de la Cordelière, un travail nouveau de recherche d’archives, serait nécessaire », poursuit Marine Sadania.
L’an prochain, une nouvelle campagne en mer, riche des enseignements de la première, est prévue. La Cordelière et le Regent peuvent espérer encore quelques mois d’intimité.
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